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Chéri s’occupe de vous Round 2

Lorsque l’on souhaite perdre ou maintenir son poids, les stratégies les plus souvent adoptées sont de deux ordres : favoriser les aliments sains ou éviter les aliments considérés comme non sains.

Mais ceratégies sont-elles adaptées à tous ? Denise Burhau, experte américaine sur le comportement des consommateurs en matière de santé, a mis en place trois études pour le savoir.

Comparer la stratégie d’approche à la stratégie d’évitement La chercheuse a proposé à plusieurs groupes de 400 à 800 individus de s’imaginer en condition de perte ou de maintis sten de poids.

Ensuite, elle les a guidés vers l’une des deux stratégies les plus couramment adoptées :

(1) la stratégie d’approche d’une alimentation saine (favoriser la consommation d’aliments sains) ou (2) la stratégie d’évitement d’une alimentation déséquilibrée (éviter ou limiter la consommation d’aliments considérés comme non sains). Dans deux premières études, elle a évalué l’effet du poids des individus (tel qu’auto-rapporté à l’inclusion dans l’étude) sur l’efficacité de ces stratégies.

Celle-ci était estimée par le choix d’un snack sain ou non sain, présenté comme récompense pour avoir participé à l’étude. Dans une troisième étude, elle a influencé la satisfaction qu’avaient les sujets de leur propre poids. Objectif ? Réduire ou augmenter l’écart entre leur perception et le poids idéal à atteindre, afin d’évaluer l’efficacité des deux stratégies (approche ou évitement) selon cet écart.

Le statut pondéral doit guider le choix de la stratégie à proposer Les deux premières études révèlent que l’efficacité des stratégies d’approche et d’évitement est différente selon que les sujets ont un poids proche de la normale ou sont en surpoids.

Les sujets en surpoids[1] choisissaient plus fréquemment un snack sain lorsqu’ils étaient orientés vers une stratégie d’approche d’une alimentation équilibrée que lorsqu’ils étaient orientés vers une stratégie d’évitement. Au contraire, chez les sujets sans problème de poids, le choix sain était plus fréquent chez ceux orientés vers une stratégie d’évitement.

Ces résultats suggèrent que pour aider les sujets à atteindre ou maintenir un poids idéal, il est plus efficace d’inciter les sujets avec un problème de poids à consommer des aliments sains tandis qu’il est préférable de conseiller aux sujets sans problème de poids d’éviter les aliments à limiter.

L’écart perçu vis-à-vis du poids idéal doit aussi être pris en compte La troisième étude montre quant à elle que les sujets qui se perçoivent comme éloignés de l’objectif de poids à atteindre sont plus motivés par la stratégie d’approche d’une alimentation saine, qui rend l’objectif plus accessible, tandis que les sujets qui se perçoivent comme proches de l’objectif de poids à atteindre sont plus réceptifs à la stratégie d’évitement, qui les alerte sur le risque de dévier de l’objectif.

L’auteur de ces études conclut que trouver des stratégies cohérentes avec les motivations profondes des individus pourrait davantage les encourager à adopter des comportements favorables à leur santé et pourrait être mis en place dans les politiques de santé.

Ces résultats mériteraient toutefois confirmation par des études à plus long terme et tenant compte des caractéristiques des sujets en matière de trajectoire de poids, de régimes amaigrissants ou de restriction cognitive. À retenir : Le statut pondéral des individus influencerait l’efficacité des conseils alimentaires ;

Chez les sujets avec un problème de poids, une stratégie conseillant de favoriser les aliments « sains »serait plus adaptée qu’une stratégie leur conseillant d’éviter les aliments « non sains »; Chez les sujets de poids normal souhaitant maintenir leur poids, une stratégie leur conseillant d’éviter les aliments considérés comme non sains serait plus efficace.

Figure : Probabilité de choisir un snack sain en fonction de la stratégie de gestion du poids adoptée (stratégie d’approche ou d’évitement) et du pourcentage de masse grasse.

 

Source : Approach and avoidance strategies in health goal pursuits: The moderating role of weight status. Buhrau D. Food Quality and Preference. 2020;81:103837.

 

[1] Evalué par le calcul du pourcentage de graisse corporelle selon la formule de Deurenberg, Weststrate and Seidell (1991).